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Mgr Lefebvre et le Maréchal Pétain se sont sacrifiés pour l’Eglise et pour la France
Mgr Lefebvre et le Maréchal Pétain se sont sacrifiés pour l’Eglise et pour la France
Si différent qu’il soit par les objectifs et les aspirations, le destin de Mgr Lefebvre n’est pas sans ressembler à celui de Georges Bidault et Jacques Soustelle. Lui aussi aurait pu conserver les honneurs, les ors et les charges en se taisant. Quand on possède du renom et de l’influence, complice muet est un rôle sans risque, qui rapporte gros.
Mais comment le tenir quand on est chrétien ? Quand on croit à la vérité et qu’on la voit trahie ? Quand on sait « qu’on n’allume pas la lampe pour la mettre sous le boisseau… on la met sur le support et elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison. » (Mt, 15)
Durant la longue méditation dont je parlais plus haut, Mgr Lefebvre acquit la conviction, nourrie par des exemples quotidiens, des faits, des prises de position, des attitudes, la politique poursuivie par le Vatican avec autant de prudence que de résolution, que l’Eglise ne voulait plus gagner la guerre poursuivie contre elle, depuis des siècles, par le modernisme.
Ce constat annonçait la trahison de la Tradition. Or, pour Mgr Lefebvre, la meilleure arme et la meilleure armure de l’Eglise, son cœur et son bras, étaient la Tradition. Celle-ci n’occupait plus dans l’Eglise – en particulier dans l’Eglise après le Concile – la place qu’elle aurait dû occuper. Il convenait donc de parler haut et clair, le plus haut et le plus clair qu’il fût possible, afin qu’elle la retrouvât.
C’est quand il s’aperçut que sa voix ne portait plus à l’intérieur, qu’elle était ignorée ou étouffée, que Mgr Lefebvre reprit son bâton de missionnaire et s’en alla dire dehors ce qu’on ne voulait plus entendre dedans.
L’écho fut immédiat. De nombreux concours se manifestèrent aussitôt. Des prêtres, des séminaristes, des intellectuels de la foi, des fidèles de toutes conditions qui avaient mal à l’Eglise, se rassemblèrent spontanément. Dans le désert catholique français, la rapidité de ce mouvement, son étendue, sa puissance, les moyens matériels qui furent trouvés, tenaient du miracle.
Mgr Lefebvre y vit une intervention divine. Il l’a dit : « Le Bon Dieu a voulu la Tradition. Je suis intimement convaincu que la Fraternité [Saint Pie X] représente le moyen que le Bon Dieu a voulu pour garder et maintenir la foi, la vérité de l’Eglise et ce qui peut être encore sauvé dans l’Eglise. » (Fideliter n°79)
Dès lors le devoir était tout tracé et rien ni personne n’aurait pu empêcher Mgr Lefebvre de le suivre jusqu’au bout – sauf Dieu.
C’est ce qui lui donna cette force hors du commun, cette résistance à toute épreuve, et cette sérénité dans l’adversité. J’en ai eu la certitude bien avant Suresnes. Je l’ai écrit ici même, il y a deux ans. « Mgr Lefebvre, c’est le Maréchal Pétain. »
Le Maréchal, à qui, aussi, le devoir servait de cuirasse.
la-depetainisation-carte-postaleUne des scènes de sa vie qui le démontre le mieux se passe le 16 mai 1940. Le Maréchal est à Madrid, ambassadeur de France. Arrive une dépêche chiffrée à l’ambassade. Le front français est enfoncé. Paul Reynaud l’appelle au secours. Pétain n’hésite pas. Il demande audience au général Franco pour lui annoncer son départ.
- Vous avez tort, Monsieur le Maréchal, dit le général. Une fois engagée dans la tempête, il vous sera impossible de vous retirer. On vous poussera à jouer un rôle de porte-drapeau. Vous êtes le vainqueur de Verdun, la plus haute gloire vivante de la France. Vous êtes le symbole de la France victorieuse, de la France puissante. Vous risquez de devenir l’otage du renoncement. Votre pays semble glisser vers la débâcle. Vous marchez au sacrifice. Vous subirez des amertumes que vous ne méritez en rien.
- Je sais ce qui m’attend, répondit le Maréchal, avec cette prémonition qui tient de la voyance. Mais j’ai 84 ans. Je n’ai rien à offrir à mon pays, sinon moi-même. Mon choix est fait. Puisque, en me sacrifiant, je puis être utile à la France.
Il me semble entendre Mgr Lefebvre : qu’importe mon sacrifice, si en me sacrifiant je suis utile à la vérité de l’Eglise.
François Brigneau – National Hebdo – 4 avril 1991
Mais comment le tenir quand on est chrétien ? Quand on croit à la vérité et qu’on la voit trahie ? Quand on sait « qu’on n’allume pas la lampe pour la mettre sous le boisseau… on la met sur le support et elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison. » (Mt, 15)
Durant la longue méditation dont je parlais plus haut, Mgr Lefebvre acquit la conviction, nourrie par des exemples quotidiens, des faits, des prises de position, des attitudes, la politique poursuivie par le Vatican avec autant de prudence que de résolution, que l’Eglise ne voulait plus gagner la guerre poursuivie contre elle, depuis des siècles, par le modernisme.
Ce constat annonçait la trahison de la Tradition. Or, pour Mgr Lefebvre, la meilleure arme et la meilleure armure de l’Eglise, son cœur et son bras, étaient la Tradition. Celle-ci n’occupait plus dans l’Eglise – en particulier dans l’Eglise après le Concile – la place qu’elle aurait dû occuper. Il convenait donc de parler haut et clair, le plus haut et le plus clair qu’il fût possible, afin qu’elle la retrouvât.
C’est quand il s’aperçut que sa voix ne portait plus à l’intérieur, qu’elle était ignorée ou étouffée, que Mgr Lefebvre reprit son bâton de missionnaire et s’en alla dire dehors ce qu’on ne voulait plus entendre dedans.
L’écho fut immédiat. De nombreux concours se manifestèrent aussitôt. Des prêtres, des séminaristes, des intellectuels de la foi, des fidèles de toutes conditions qui avaient mal à l’Eglise, se rassemblèrent spontanément. Dans le désert catholique français, la rapidité de ce mouvement, son étendue, sa puissance, les moyens matériels qui furent trouvés, tenaient du miracle.
Mgr Lefebvre y vit une intervention divine. Il l’a dit : « Le Bon Dieu a voulu la Tradition. Je suis intimement convaincu que la Fraternité [Saint Pie X] représente le moyen que le Bon Dieu a voulu pour garder et maintenir la foi, la vérité de l’Eglise et ce qui peut être encore sauvé dans l’Eglise. » (Fideliter n°79)
Dès lors le devoir était tout tracé et rien ni personne n’aurait pu empêcher Mgr Lefebvre de le suivre jusqu’au bout – sauf Dieu.
C’est ce qui lui donna cette force hors du commun, cette résistance à toute épreuve, et cette sérénité dans l’adversité. J’en ai eu la certitude bien avant Suresnes. Je l’ai écrit ici même, il y a deux ans. « Mgr Lefebvre, c’est le Maréchal Pétain. »
Le Maréchal, à qui, aussi, le devoir servait de cuirasse.
la-depetainisation-carte-postaleUne des scènes de sa vie qui le démontre le mieux se passe le 16 mai 1940. Le Maréchal est à Madrid, ambassadeur de France. Arrive une dépêche chiffrée à l’ambassade. Le front français est enfoncé. Paul Reynaud l’appelle au secours. Pétain n’hésite pas. Il demande audience au général Franco pour lui annoncer son départ.
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Il me semble entendre Mgr Lefebvre : qu’importe mon sacrifice, si en me sacrifiant je suis utile à la vérité de l’Eglise.
François Brigneau – National Hebdo – 4 avril 1991
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